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Fête de la musique : retour sur la diversité musicale du Cameroun

Hellooo Peuple du Tchapalooo,
Sur quel rythme de musique allez-vous swinguer aujourd’hui 😅 ? C’est la fête de la musique, eh ! Donc, toute votre journée doit être cadencée par vos chansons préférées.
De mon côté, c’est le sourire aux lèvres, les pieds dansants que je vous ferai un mini brief sur la diversité musicale du Cameroun.

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Bien plus qu’un simple divertissement, nous connaissons l’importance de la musique dans notre quotidien. C’est un peu comme un bon plat traditionnel 😋. Pour ne pas faire de jaloux, aucun ne sera cité ici. Que chacun imagine son mets favori 😂 dans sa tête.

C’est de la même manière que la musique nous transporte. En réveillant les émotions. Elle est riche, variée et remplie de saveurs qui se mélangent pour créer quelque chose d’unique.

Elle peut représenter l’âme d’une nation, le reflet de son histoire, de ses luttes et de ses aspirations. La musique est un langage universel qui parle à tous, transcendant les frontières et les différences culturelles.

Au Cameroun, la richesse musicale réside dans sa diversité et ses multiples influences. Je profite donc de ce 21 juin pour sublimer en quelques lignes certaines tonalités de nos contrées. Même si, dans le quotidien, on a l’impression de fêter tous les jours la musique.

Un héritage culturel bien ancré

Bien avant l’arrivée des colons, la musique tribale dominait déjà la scène. Chaque ethnie possédait ses propres rythmes et instruments, créant une mosaïque sonore unique. Les tam-tams, les balafons, les flûtes et les xylophones étaient couramment utilisés dans les cérémonies communautaires et pour des célébrations ancestrales.

Cependant, la colonisation française ou britannique a fait découvrir aux natifs de nouveaux instruments et styles musicaux.

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Donnant naissance à des genres hybrides qui ont en quelque sorte enrichi le paysage musical local.

C’est ainsi que, chaque rythme s’associe à une danse spécifique. Et les célébrations sont toujours accompagnées de performances dynamiques qui témoignent du fort intérêt de ces instants au sein des communautés. Créant ainsi un sentiment de fierté et d’appartenance auprès de plusieurs habitants.

Les genres musicaux populaires

Le Mboa est un véritable carrefour de cultures, et cela passe également par la musique. Chaque région du pays a ses propres styles et traditions musicales qui contribuent à la mosaïque sonore du pays.

La musique traditionnelle du nord Cameroun

Dans le nord Cameroun, la musique est profondément liée aux traditions sahéliennes. Les sonorités du Mvett (instrument de musique à corde), qui est un ensemble de récits guerriers, et les rythmes des danses tribales sont caractéristiques de cette région. D’antan, ces mélodies et les récits étaient prononcés à l’occasion des expéditions guerrières pour donner du courage aux combattants et pour instiller en eux un sentiment d’invincibilité avant et pendant les batailles.

Mais, au-delà de son rapport à la guerre, l’art du Mvett englobe d’innombrables aspects de la culture tels que, la poésie, la philosophie, les connaissances scientifiques, la spiritualité, etc.

Bikutsi, la danse endiablée

Issu de la région du Centre, le Bikutsi est caractérisé par des rythmes rapides et des paroles généralement provocantes. Le mot signifie en Ewondo (langue locale) « battement de la terre« . Est-ce qu’on doit encore vous rappeler les sons qui pimentent fréquemment les multiples bars et créée des ambiances très endiablées ?

À l’origine, elle est pratiquée lors de cérémonies sacrées ou lors de rituels de guérison. Avec les années, la pratique a évoluée, le Bikutsi est maintenant exécuté à l’occasion des grands rassemblements comme les mariages, les rencontres associatives, les deuils, les naissances, etc.

Les airs sont joués par un orchestre de « Mendzang« . Balafon, en français. Un instrument à percussion basé sur des rythmes cadencés et trépignants.

C’est dans les années 1980 que le Bikutsi a connu un essor considérable avec des artistes comme Anne-Marie Nzié et Messi Martin. Ces artistes comptent parmi les influenceurs des générations actuelles : Lady Ponce, Mani Bella, Coco Argentée, etc.

Makossa et son impact

C’est sans doute le genre le plus célèbre à l’international. Avec ses rythmes entraînants et ses mélodies accrocheuses, il a été popularisé par des légendes comme Manu Dibango avec son célèbre morceau » Soul Makossa« . Single qui a d’ailleurs été plagié ou repris à de nombreuses reprises par certains artistes à l’international. D’autres, comme Petit-Pays, Richard Bona, Blick Bassy, Ben Decca, Grace Decca, Longuè Longuè, etc. continuent de porter haut les couleurs du Cameroun sur la scène mondiale.

Makossa veut dire « entrer dans la danse« . On peut alors définir le mot comme suit : « Sa » qui signifie en Duala, danser, « Ko » se traduit par tomber. Au départ, elle est exclusivement adossée à la culture douala. Mais, avec le temps, elle a été adoptée par de nombreuses autres ethnies.

Bend-Skin

Issu du Mangambeu, le Bend-skin est un rythme et une danse traditionnelle camerounaise originaire des bamiléké dans l’ouest Cameroun et exécuté pour animer des festivités. Les danseurs évoluent en rond courbés vers l’avant en trépignant avec agilité.

Exemples de cette diversité musicale

Kawtal Maïramdjo
Bikutsi Mendzang
Grace DeccaNdola Mbale
André-Marie TalaPiego hela

Le Hip-Hop et la nouvelle génération

C’est une tendance en pleine expansion au pays. Les jeunes artistes apportent une nouvelle énergie et abordent des thèmes actuels tels que la politique, l’amour et la société.

Si les noms tels que Stanley Enow, Jovi, Tenor, Ko-C, etc. vous font réagir, c’est que vous êtes dans l’air du temps de cette modernité. Ces artistes sont désormais bien connus, non seulement au Cameroun, mais aussi sur la scène internationale. Leur musique est souvent un mélange de langues locales et de français, le reflet de la diversité linguistique et culturelle du pays.

L’émergence des artistes contemporains

Des artistes comme Charlotte Dipanda, Locko, Daphne, etc. dominent également la scène, apportant des touches modernes aux sons traditionnels. Leur succès démontre la vitalité et l’innovation dans la diversité musicale du Cameroun.

C’est ainsi qu’on voit apparaître de nombreuses collaborations entre artistes camerounais et internationaux. Ces échanges enrichissent non seulement la musique locale, mais aussi la scène musicale mondiale, en créant des fusions de styles et de cultures d’autres horizons.

Production, distribution et défis de l’industrie musicale camerounaise

Des studios d’enregistrement aux labels indépendants, certains acteurs contribuent à la dynamique de cette industrie. La musique devient aussi l’un des moyens de subsistance pour de nombreux Camerounais. Malgré de nombreuses problématiques que comporte le milieu.

Les droits d’auteurs

La question des droits d’auteur est un sujet particulièrement épineux au pays. Puisque, beaucoup d’artistes peinent à vivre de leur musique à cause de nombreuses malversations et du manque, voire du laxisme de la protection juridique des droits.
En effet, il est difficile pour ces créateurs d’obtenir réparation sur les différends rencontrés quant au détournement de leurs œuvres.

danseuse-africaine

La piraterie musicale

C’est l’un des nombreux fléaux qui minent l’espace musical Au Mboa. En effet, les artistes rencontrent continuellement des difficultés pour produire et distribuer leur musique. Les infrastructures encadrées manquent et le piratage reste un problème majeur. Et, avec les plateformes de streaming qui font évoluer les habitudes de consommation, on retrouve de moins en moins ces fans qui investissent dans l’achat des CD ou DVD pour encourager les performances de ces musiciens. La raison la plus souvent évoquée est le coût de vie qui devient cher de jour en jour. Les empêchant de consommer les œuvres de manières légales.

C’est ainsi qu’on retrouve sur les marchés des compositions gravées sur CD vendues à 500 FCFA en toute impunité. Ou encore en téléchargement gratuit sur certains sites douteux.

Plusieurs artistes soulèvent perpétuellement ces différents obstacles qui minent leur émancipation dans ce milieu. Et rien de tel que de les dénoncer à travers le moyen qui fait leur force, la musique. On peut citer entre autres Salle John avec son titre Le tombeau des artistes.

Cette mélodie illustre bien les maux rencontrés dans l’univers musical au pays. Elle est bondée de métaphores, néanmoins, elle met parfaitement en évidence les manquements de l’industrie.

Aujourd’hui, plusieurs se tournent vers les réseaux sociaux comme alternative à leur expansion. Car selon eux, ces outils leur offrent l’opportunité de se faire connaître à l’international. Par conséquent, un moyen d’obtenir une visibilité sur la scène mondiale ainsi que les potentiels revenus qui pourraient en découler.

La musique comme vecteur d’unité nationale

À travers les initiatives de festivals, les promoteurs réunissent un nombre considérable de fans autour d’un instant commun. Promouvoir et partager les sonorités qui touchent profondément les cœurs. Ce qui entraîne une certaine unité durant quelques heures de détente. On peut citer :

  • Le DOMAF (Douala Music’Art Festival). C’est un grand festival dédié à la musique urbaine (plus précisément le hip-hop) qui rassemble plusieurs artistes qui viennent du Cameroun, mais aussi du Tchad, de la Côte d’Ivoire, de la Martinique, etc.
  • Le FEJAMAC (Festival de Jazz et des musiques actuelles du Cameroun) abordent plusieurs registres locaux et mondiaux.
  • Le Festi Bikutsi qui existe depuis plus de 29 ans, rassemble aussi plusieurs rythmes musicaux autres que le Bikutsi. On y compte les allures des régions du Centre et du Sud Cameroun. Les meilleurs artistes obtiennent d’ailleurs des récompenses en fonction de leurs catégories.

La diversité musicale au Cameroun est bien plus qu’une simple distraction. Elle est, en partie, le reflet de la culture du pays. Des rythmes traditionnels aux sons modernes du hip-hop, la musique camerounaise continue d’évoluer, de s’adapter et de conquérir le monde. Sa richesse et sa variété sont des témoignages vivants de la créativité et de la résilience des Camerounais.

À bientôt Au Tchapalo

Ce qu’il faut retenir en quelques lignes

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